Abstract

L'impersonnel s'appauvrit au cours de l'histoire des langues indo-européennes. Cependant, les spécialistes de l'impersonnel français donnent des arguments en faveur de sa vitalité considérable. Deux facteurs expliquent ce paradoxe. D'une part, la vitalité de l'impersonnel français est dans une certaine mesure apparente: le grand nombre des occurrences est dû à quelques tours fréquents; la grande majorité des emplois ce sont des cas prototypiques tandis que les emplois occasionnels sont très rares; une analyse solide de l'identification de l'impersonnel pourrait conduire à exclure certaines unités de la classe des impersonnels. D'autre part, l'indice analytique simplifie la formation et l'emploi de l'impersonnel. Même les équivalents fidèles slaves sont parfois impossibles ou contestables.En somme, en dépit de la rigidité de l'ordre SVO, qui règne en maître en français moderne et conduit à l'appauvrissement de l'impersonnel, celui-ci persiste grâce à certains avantages qu'il offre, en particulier à son utilité dans la narration (il sert à former des énoncés thétiques) et à l'économie.