ZEITSCHRIFTENARTIKEL
Deus absconditus oder der kaschierte Akteur im Fachstil
Romanistik in Geschichte und Gegenwart (RomGG), Bd. 25 (2019), Iss. 1: S. 3–24
Zusätzliche Informationen
Bibliografische Daten
Forner, Werner
Abstract
« L'alliance (…) nous a conduit à la victoire ! » - cette proposition (extraite d’un communiqué CGT du 20-I-2019) est-elle mal formée ? ou même « dangereuse », « néfaste » ? C’est bien le jugement de plusieurs germanistes allemands des années 1970-80 ! La raison de cette évaluation : Le verbe conduire est un verbe d’ACTION requérant pour cela, comme sujet, un « acteur » humain ; ici, cependant, le sujet étant un nom abstrait, l’AGENT est détrôné par la CAUSE. C’est là, d’ailleurs, le trait le plus voyant du style de spécialité. Les germanistes cités considèrent cette construction un acte « d’aliénation » par la langue, analogue à « l’aliénation sociale » par les forces économiques, et qui mérite d’être combattu pour rétablir un état « idéal ». Voilà un purisme étonnamment véhément et qui requiert l’explication. L’article qui suit essaye de la donner : soit par les schémas de la Théorie critique de l’École de Francfort depuis les années 1960 ; soit par le choix (arbitraire) d’une théorie linguistique faisant halte à la limite de la proposition. Des théories alternatives auraient pu enseigner que l’acteur humain, s’il n’apparaît pas à la surface syntaxique, continue cependant d’être présent dans la sémantique discursive, un peu comme le « Dieu caché » de la théologie pascalienne.